jeudi 15 mars 2012

Mes errances : Le trottoir 1

J’ai connu une période d’abstinence plutôt reposante, Amandine me suffisait, une autre façon de vivre une relation, plus respectueuse, plus tendre. .. Les chaudes soirées en boîte ou en cave au cours desquelles j’étais prise d’assaut par la meute en rut ne me manquaient pas.
De ça, j’avais eu largement mon compte, et j’appréciais de rester seule à la maison, vautrée devant la télé.

Puis un soir de printemps, alors que je marchais sur le boulevard en rentrant des cours, une voiture s’est arrêtée près de moi. La vitre s’est abaissée et un type s’est penché pour me héler. Je croyais qu’il allait me demander un renseignement pour trouver sa route. Je me préparais déjà à lui dire que je connaissais mal le quartier. Mais j’ai entendu un « combien pour une pipe ? ». Je croyais avoir mal compris. Mais le type a insisté : « combien tu prends ? Tu suces sans capote, j’espère ? ». J’ai jeté un œil rapide dans la voiture : un homme d’une quarantaine d’années, moustachu, l’air pas commode. J’étais déstabilisée, je ne savais que répondre. Je venais de comprendre qu’il me prenait pour une prostituée. J’ai voulu lui dire qu’il y avait erreur, que je n’étais pas ce qu’il croyait. Mais, j’en ai été surprise moi-même, j’ai bafouillé un chiffre inaudible. « combien ? Je n’ai pas entendu. » Je me sentais rouge de confusion. J’ai répété « vingt euros ». « ok, monte ! » Il a démarré la voiture aussitôt, cherchant un coin tranquille où s’arrêter. J’étais silencieuse et comme paralysée. Je n’en menais pas large.

Je me demandais ce qui m’avait pris, pourquoi j’avais accepté ça. Lui jetait de temps en temps un regard sur moi comme pour m’évaluer, me jauger. Enfin il a arrêté la voiture dans une petite rue qui donnait sur un parc. Il faisait sombre, l’endroit était désert, on était garé entre deux voitures qui nous protégeaient. Sans un mot, il a sorti un billet que j’ai enfoui dans une poche de mon manteau. Sans perdre de temps, il a ouvert sa braguette. Il m’a pris par le cou, m’a rapidement peloté les seins et les cuisses, puis il m’a forcée à se pencher sur son sexe.

Je me suis exécutée sans enthousiasme. Sa bite était molle, ce n’était pas très agréable. Puis elle a commencé à durcir, tandis qu’il me flattait la croupe. Ça n’a pas duré longtemps. Il a joui rapidement, me remplissant la bouche d’un goût amer. J’ai tout recraché. Il s’est rapidement essuyé avec un kleenex, a ouvert ma porte sans un mot, me faisant comprendre que je devais descendre. Il a démarré sans tarder, je me suis retrouvée sur le trottoir, la bouche pâteuse, troublée par ce qui venait d’arriver...

Je suis retournée quelques fois faire le trottoir en fin de journée. Pas vraiment pour l’argent, non. Je n’avais pas l’intention de devenir prostituée professionnelle. Ce qui m’attirait, c’était ce côté sombre, un peu glauque, qui me rappelait mes descentes à la cave. J’aimais me sentir confrontée à ces inconnus qui m’abordaient directement, sans discours inutile, qui m’achetaient mes services pour se servir de moi. Les types trop timides, trop moches, qui ne semblaient pas très bien savoir ce qu’ils voulaient, je me débrouillais pour les dissuader en leur proposant un tarif trop élevé. Ils repartaient comme ils étaient venus, à la recherche d’une autre fille plus abordable. Aux autres, je proposais un tarif dérisoire. L’argent qu’ils me donnaient leur donnait l’impression qu’ils pouvaient tout exiger, puisqu’ils payaient. Que mes tarifs soient en dessous de ce qui se pratiquait habituellement leur donnaient le sentiment que j’étais une débutante docile dont ils pourraient se servir comme ils voulaient. Ils ne s’en privaient pas. C’est vrai qu’avec un peu d’argent ils se croyaient tout permis. Ils auraient eu tort de se gêner. Il n’était pas rare que pour le prix d’une simple pipe, ils enfilent leurs doigts brutalement dans ma chatte ou dans mon cul avant de décharger leur sperme dans ma bouche.

J’avoue que ça m’excitait assez d’être ainsi traitée uniquement comme objet sexuel.

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